Le cheval est naturellement stressé et habitué à prendre la fuite face à un danger. Le stress représente en fait une contrainte ou une tension entraînant une modification du fonctionnement de l’organisme par des réactions biologiques. Ces réactions permettent de mobiliser les ressources pour affronter l’agent stressant.
Définition du stress
Stress aigu et stress chronique
On parle de stress aigu lorsqu’une réponse de l’organisme se met en place pour adopter un comportement approprié face à une situation (grâce à l’action du système nerveux). Mais si le facteur agressif persiste et que l’adaptation de l’organisme n’est pas efficace, on parle de stress chronique.
Stress positif et stress négatif
Le stress positif permet d’augmenter la concentration et les performances. Mais lorsque la période de stress dure dans le temps, le stress devient négatif. Il engendre alors de la fatigue, voire de l’épuisement, des troubles fonctionnels et empêche le retour de l’organisme à un état d’équilibre.

Les causes du stress
Les causes de stress sont nombreuses, la liste suivante n’est pas exhaustive.
- Le sevrage est un moment de stress important. C’est pourquoi il faut préparer cette période au mieux pour réduire l’anxiété.
- Les transports
- Les efforts sportifs : le cheval puise des ressources dans le stress pour augmenter ses forces. Le stress est alors bénéfique. Mais attention, si le stress est prolongé et trop important, il peut nuire à la performance
- Tout changement induit du stress : un changement d’écurie, le débourrage, un changement d’environnement
Les symptômes
Les symptômes observables sont en fait une modification des paramètres physiologiques permettant de mobiliser les ressources pour s’opposer à l’agent stresseur.
Parmi les réactions physiques immédiates, on trouve :
- L’augmentation de la fréquence cardiaque et respiratoire
- Une perte de la vision périphérique pour concentrer l’attention sur le danger
- Une mobilisation des réserves énergétiques pour permettre une action musculaire
- Des tremblements pour préparer les muscles à une contraction violente
- Le ralentissement du fonctionnement du système digestif
- La dilatation des vaisseaux sanguins des muscles
- L’augmentation de la température des yeux et de la peau.
La présence de ces symptômes dépend du cheval et de son interprétation de la situation de stress.
Mécanisme du stress
Le stress engendre des réactions métaboliques induites par le cerveau.
D’abord, le stress entraîne l’activation du système limbique (la région du cerveau responsable des émotions) qui va envoyer des messages à l’hypothalamus. Celui-ci va à son tour activer le système nerveux autonome, qui, par l’intermédiaire d’une glande surrénale, va produire une hormone appelée Adrénaline, responsable de l’augmentation de la fréquence cardiaque, de la fréquence respiratoire, de la pression artérielle et du glucose. Il s’agit d’une réponse rapide aussi appelée “phase d’alarme du stress”. En cas de stress continu, le système nerveux autonome provoque des troubles fonctionnels dans les organes, par exemple des ulcères gastriques et intestinaux, des troubles cardiaques, rénaux ou pulmonaires, des contractures musculaires etc.
D’autre part, l’hypothalamus va également stimuler l’hypophyse, capable de provoquer 2 sortes de réaction :
- La réaction nerveuse par la libération de l’hormone ADH qui règle l’équilibre hydro-électrique au niveau des reins
- La réaction humorale par la production de l’hormone ACTH, qui va stimuler la glande cortico-surrénale et conduire à la libération d’une autre hormone : le cortisol. Le cortisol est responsable de l’inhibition du système immunitaire, il va également freiner l’absorption du glucose (donc le taux de glucose circulant va augmenter), et il va freiner l’absorption des acides aminés par les cellules musculaires : c’est la phase de résistance du stress.
Le cortisol va exercer un rétrocontrôle négatif sur l’hypothalamus. Il favorise le retour à un état d’équilibre : retour à un rythme respiratoire et cardiaque normal etc. C’est la phase de résilience. Mais si les périodes de stress sont trop fréquentes ou durent dans le temps, l’homéostasie sera perturbée en permanence avec comme conséquence: troubles immunitaires, maladies, blessures et épuisement.

Conséquences possibles
Sur l’organisme
Comme vu précédemment, le stress peut avoir des répercussions sur différents organes.
La dérégulation du système digestif est une conséquence fréquente du stress. Il peut entraîner des douleurs abdominales, des diarrhées (pouvant causer une déshydratation), des coliques, de la fatigue, une augmentation de la production d’acide gastrique pouvant provoquer des ulcères.
Sur les performances
A petite dose, le stress entraîne la production d’adrénaline, qui va augmenter le niveau d’attention mais si l’intensité est trop forte, c’est l’inverse qui se produit, c’est-a-dire que les capacités d’attention vont baisser et des douleurs physiques vont apparaître (douleurs, contractions musculaires…).
Sur le comportement
Le stress peut entraîner des troubles comportementaux ou tics tels que le tic à l’air, le tic à l’appui ou le tic à l’ours (le cheval se balance d’un pied sur l’autre). Il peut également paraître apathique ou au contraire agressif.
La gestion du stress
Une alimentation adaptée
Le cheval doit avoir accès au fourrage en continu. Cela favorise la production de sérotonine, encore appelée hormone du bonheur. Le stress peut également être réduit grâce à des compléments alimentaires sources de magnésium (Le magnésium aide à réguler l’activité nerveuse), vitamines D ou des compléments alimentaires à base de plantes.
L’amélioration des conditions de vie
Les balades ou les sorties au paddock sont un bon moyen de réduire le stress. Des aménagements peuvent aussi être mis en place pour diminuer l’ennui (des peluches, ballons ou la présence d’un compagnon…) Si le cheval se sent bien, le stress diminue automatiquement.

Des temps d’adaptation
Tout changement peut induire du stress (un changement de propriétaire, un changement du lieu de vie…). Laissez à votre cheval le temps de s’adapter à son nouvel environnement.
Conclusion
L’organisme sait s’adapter face au stress grâce à des réactions métaboliques pour revenir à un état d’équilibre. A petite dose, le stress entraîne la production d’adrénaline et augmente donc les performances mais il est important de le gérer pour qu’il n’engendre pas de troubles fonctionnels s’il dure trop longtemps ou que son intensité est trop forte.